Papier à entête de la marque en 1920

La bibliographie sur DFR

L'histoire de D.F.R débute fin 1919 à Neuilly au 188 avenue de Neuilly. L'idée de faire une motocyclette robuste à faible prix germe dans la tête de messieurs François Désert et Pierre De Font-Réaulx. C'est pendant l'été 1920, à l'occasion de la foire internationale de Paris que Moto Revue découvre les premiers modèles de la marque équipés de moteurs 250 cm3 et 350 cm3 deux temps fabriqués par Emile Train. "Simple, Robuste, prix modéré" est le slogan de cette nouvelle marque qui sans être novatrice propose des motos fiables. Nous apprenons dans la revue "Cyclecars, motos et voiturettes" que MM Désert et de Font-Réaulx s'occupent de tout dans l'entreprise, la construction des machines, la propagande sportive ainsi que l'organisation commerciale. Dès 1921, cette jeune marque remporte des succès sportifs qui vont la faire connaître. Les pilotes Dubost ou Pierre de Font Réaulx vont faire la renommée de D.F.R sur les circuits (voir la page Compétition).

MM de Font-Réaulx et Désert posant en 1920 sur leurs machines durant le "Liège-Paris-Liège"

Après une présentation au salon de Paris 1922, la moto-baby sort fin 1923 après quelques modifications. C'est aussi le lancement de la 350 cc populaire, il s'agit d'un moteur train monté dans un simple cadre de bicyclette. Elle est très différente du modèle luxe avec son cadre très droit et sa fourche haubanée. Elle est vendue au prix de 1995 francs contre 3000 pour la version luxe (disponible toujours en 250 et 350 cc) et 1900 francs pour la moto-baby. En fait, la DFR populaire est vendue sans selle, sans pneus et sans boite a vitesses. Le but est de contourner la taxe de luxe sur les véhicules dépassant le prix de 2 000 francs. Les équipements sont disponibles dans un pack à part pour la somme de 290 francs.
En 1924, le modèle populaire existe toujours, il est vendu 3100 francs avec 2 vitesses et 3 300 francs avec 3 vitesses et débrayage. Le modèle 2 H.P. équipé d'un moteur 175 cm3 fait son apparition pour 2 500 francs. La DFR luxe devient la 3 1/2 H.P. standard, elle dispose d'équipements vendus en supplément. Les moteurs Train sont remplacés par des moteurs"DFR" à graissage séparé. Ces moteurs sont alors soit fabriqués par la marque elle-même soit fabriqués par une firme indépendante pour le compte de DFR. Ces moteurs restent uniques dans la production française de l'époque et ne semblent avoir équipés que les DFR. La 175 cc destinée à la compétition est équipée d'un moteur "DFR" refroidi par eau. L'énigmatique 350 cc Bradshaw déjà présente sur le catalogue 1924 au prix de 4 500 francs est de nouveau visible sur celui de 1925 mais sans prix, ni description. De 1925 à 1927, monsieur de Font-Réaulx, sous le pseudonyme de Pierre,courre sur cette DFR à moteur Bradshaw dont une équipée d'un compresseur cozette n°3.
Pour 1925, la production DFR semble se resserrer. La DFR populaire disparaît, ainsi que la motobicyclette, il ne reste au catalogue que la 175 et la 350 cc standard.
En 1926, MM Désert et de font Réaulx s'associent avec Henri Dresch, un ancien concessionnaire de motos déjà propriétaire des marques P.S, Everest, Le Grimpeur.
La marque produit alors un modèle deux temps disponible en version 175 ou 250 cc équipé d'un moteur LMP. La version 175 cc ne semble pas avoir été produite. Un autre modèle est disponible avec un moteur 350 cc de marque Voisin.
On peut lire sur le catalogue 1927 de la marque, "F; Désert P. de font Réaulx et compagnie", D.F.R est alors une société anonyme. DFR continue de vendre les modèles de 1926 ainsi qu'un modèle sport équipé d'un moteur 350 cc culbuté de marque Voisin. La 175 cc de 1925 refait son apparition.


Caricature du journal "Les sports" réunissant MM Désert et Dresch
en défenseurs de la moto bon marché.

Le but de Henri Dresch est d'appliquer à la production des motos le principe déjà diffusé dans le milieu automobile. Il est prêt à faire moins de bénéfices, vendre des motos à bas prix largement diffusées, la rentabilité se dégage par la rationalisation, la mécanisation de la production.
Au catalogue 1929, D.F.R a déménagé au sein de l'entreprise Dresch domiciliée rue de Vouillé dans le XVème arrondissement de Paris. Monsieur Désert n'est plus que le directeur commercial et Pierre de font Réaulx, le directeur technique de la marque. D.F.R a été entièrement rachetée par Henri Dresch. L'histoire de la marque se confond avec celle de Dresch, les modèles des deux marques sont identiques mis à part le logo et la peinture du réservoir. Cette association a toujours pour but de fabriquer des motocyclettes fiables mais à bas prix.

Papier à entête de la marque en 1928

En 1929, le catalogue comprend deux modèles à moteur 2 temps de la marque ainsi que deux modèles équipés d'un moteur fabriqué sous licence MAG culbuté de 250 cm3 pour l'une et 350 cm3 pour l'autre. La qualité de fabrication des moteurs laisse à désirer, la fiabilité est leur gros défaut.
1931, D.F.R sort un modèle à cadre en taule emboutie, avec un moteur DRESCH développé par Pierre de Font-Réaulx. Il s'agit en fait de la Dresch 500 cc à cardan. La société a encore déménagé et changé de nom, c'est la Société DFR-MACAM qui produit cette machine.
1932 , Pierre de Font-Réaulx quitte la marque pour fonder DAX (http://motosdax.free.fr). C'est la fin des motos D.F.R. . Sur l'auto-catalogue de 1934, seule la 350 DFR est encore vendue au milieu de la gamme Dresch.
Cependant la marque est encore vendue par des garages comme l'atteste cette publicité.